Article argumentatif, "En quoi la musique peut-elle nous entraîner vers un ailleurs fantasmé, un ailleurs utopique ?"

Il est aujourd’hui de notoriété  publique que les voyages ont été une composante primordiale  dans l’accomplissement de l’Homme, que ce soit pour la recherche de conditions meilleures, de l’affranchissement  ou encore par simple curiosité. On peut alors faire un lien entre ces voyages, chacun d’entre eux sont un déplacement physique voulu dans le but de satisfaire un besoin, une envie.

Cependant il serait incorrect de limiter le voyage à une simple notion de déplacement physique.

En effet, en opposition au voyage physique, on remarque l’existence d’un voyage immobile, insoupçonné par l’homme, mais qui pourtant  y est quotidiennement confronté. Ce voyage est la simple conséquence que peuvent avoir les arts sur la sensibilité humaine.

C’est  ce que nous allons essayer de vous démontrer en traitant d’un sujet qui nous est cher ; la Musique. Nous nous sommes donc posé la question ; « En quoi la musique peut-elle nous entrainer vers un ailleurs fantasmé, un ailleurs utopique ? »

Pour cela nous allons dans un premier temps tenter de définir le rôle de la musique, puis par la suite définir la notion d’ailleurs fantasmé et enfin terminer en établissant un lien entre le voyage par la musique et le voyage physique.

Ecouter de la musique, quoi de plus banal à notre époque. Mais quel est son intérêt, pourquoi nous fascine-t-elle ainsi, qu’elle est sa réel portée ? L’Homme écoute-t-il la musique par occupation, par amusement ou bien pour suivre une mode inepte le rattachant à un monde rassurant ? Malheureusement, il y a du vrai dans chacune de ces hypothèses, l’ultra majorité de la musique produite aujourd’hui n’est en réalité qu’un divertissement, dans laquelle l’honnêteté et le rêve ont laissé place  à une « soupe commerciale ».             

  Mais nous ne sommes pas ici pour traiter de l’agonie de la musique, mais démontrer  l’infime partie de la branche musicale qui a su garder ses distances du monde moderne, offrant à ses vernis auditeurs un voyage exceptionnel vers une destination fictive, utopique. Il est clair que la notion de voyage par la musique sera étrangère à un certain nombre d’individus, mais pour ceux qui y sont directement confrontés, certains vous diront que la musique est un roman qui vous est murmuré à l’oreille, dessinant,  par toute sa complexité mais également sa  simplicité, les paysages, les actions, ainsi que les émotions au travers d’un voyage chimérique. La musique est donc au même titre que les autres arts un moyen de solliciter notre imagination et de nous faire rêver, voyager.

Mais qu’elle est alors ce voyage chimérique, cet ailleurs fantasmé, auquel nous faisons référence, nous direz-vous ?  Nous serions tentés de vous répondre, un monde de glaces et de forêts piégé dans les montagnes, au risque de passer pour des déséquilibrés. Mais d’une manière plus générale et surtout plus convenable, nous décririons cette utopie comme une passion inéluctable pour les pays nordiques. Cela va donc de soi, que la musique qui nous fait voyager à travers ces territoires enneigés, vient également de là-haut. Nous ne pouvons par conséquent pas définir un type de musique précis, mais simplement ce à quoi ils attraient. Ils offrent à leurs auditeurs un voyage poignant.                                                                                                                                                     

Cependant il est clair que cela relève de notre propre sensibilité. Prenons l’exemple d’une œuvre du regretté   « Terje Valfar Bakken » que nous considérons comme l’artiste de l’époque contemporaine le plus brillant, pourtant cela ne signifie pas qu’un auditeur lambda ressentira la même émotion et ce frisson à l’écoute d’un morceau que nous et vice versa.  Le voyage ou la destination ne seront pas les mêmes d’un individu à un autre. Le voyage sera conditionné selon le type de musique, les attentes de l’auditeur et surtout sa capacité à l’imagination.

Enfin, nous pouvons trouver un lien entre ce voyage imaginaire grâce à la musique et le voyage réel, physique.  Ce rapport est simple,  l’auditeur, sujet au voyage, pourra être un jour ou l’autre amené à concrétiser ce voyage en le réalisant physiquement afin d’avoir une approche différente et de toucher un peu plus du bout des doigts ce rêve.

Il parait donc clair que la musique a en effet la capacité mystérieuse selon laquelle  elle  transporterait  son auditeur. Cependant il nous est apparu que les musiques les plus mélancoliques, les plus lugubres, les plus funèbres, avaient un effet de bouleversement sur l’auditeur, que n’ont pas les autres types de musiques ou du moins très peu. Nous pouvons ainsi vous renvoyer à des compositeurs notoires tels que Schubert, Grieg, Beethoven, Chopin ou encore Mahler, qui avaient compris cela il y a bien longtemps, mais cette notion semble avoir subie le sort funeste du monde moderne et avoir aujourd’hui quasi-disparue.

Bain, Malfer